Offrir une piscine à ses vacanciers, que ce soit dans un camping ou un gîte, constitue un véritable atout. Mais cette attractivité implique une responsabilité majeure : assurer la sécurité de tous les vacanciers, notamment celle des enfants. En France, la réglementation est stricte et vise à prévenir les risques de noyade, encore trop fréquents chaque été. Voici un guide pratique pour bien sécuriser votre piscine.
Respecter la réglementation française
Depuis 2004, la loi oblige les propriétaires de piscines privées à usage collectif, comme celles des gîtes ou des campings, à installer au moins un dispositif de sécurité conforme aux normes AFNOR. Cette mesure a pour but de réduire les risques de noyade, qui surviennent chaque été et concernent en grande partie des enfants de moins de 6 ans.
Barrière de protection (norme NF P90-306) : la solution la plus couramment choisie pour sécuriser une piscine à usage collectif
- Empêche l’accès libre à la piscine, en particulier aux jeunes enfants.
- Doit mesurer au minimum 1,10 mètre.
- Doit être solidement fixée et équipée d’un portillon à fermeture automatique.
Alarme de piscine (norme NF P90-307)
- Alerte en cas de chute ou d’intrusion dans le bassin.
- Deux types : immergée (détection de chute dans l’eau) ou périmétrique (détection de franchissement du périmètre).
Couverture de sécurité (norme NF P90-308)
Abri de piscine (norme NF P90-309)
- Structure fixe ou mobile recouvrant complètement la piscine.
- Protège des accidents mais aussi des intempéries, ce qui permet de prolonger l’utilisation de la piscine.
Bonnes pratiques à adopter en complément pour un camping
Même avec un équipement conforme, la sécurité passe aussi par le bon sens :
- Affichage des règles de sécurité bien en vue à proximité du bassin.
- Les profondeurs minimales et maximales de chaque bassin doivent être affichées et lisibles depuis les plages et les bassins.
- Présence d’un adulte responsable désigné pour la surveillance, surtout en période de forte affluence.
- Équipement d’urgence accessible : trousse de secours, téléphone, perche, gilet de sauvetage et flotteurs.
- Fermeture du bassin hors des heures d’accès : barrière verrouillée, couverture ou alarme active.
Attention aux cas particuliers :
- Les piscines hors-sol ne sont pas soumises aux mêmes obligations légales, mais il est fortement recommandé de sécuriser leur accès (échelle amovible, clôture, etc).
- Les spas privatifs doivent eux aussi être couverts pour éviter tout accident, surtout s’ils sont accessibles aux enfants.
- Le non-respect des obligations peut entraîner une amende allant jusqu’à 45 000 € en cas d’accident.
Surveillance ou maître-nageur ?
Contrairement aux piscines publiques, celles des campings ou des gîtes ne nécessitent pas obligatoirement la présence d’un maître-nageur, sauf si des activités encadrées sont proposées (aquagym, cours de natation…). Cependant, une information claire doit être affichée si la baignade n’est pas surveillée. Et dans tous les cas, une surveillance humaine est fortement conseillée pour prévenir les accidents.
Astuce pour les gîtes de vacances : communiquez clairement sur la sécurité.
Si vous accueillez des familles dans un gîte ou une résidence, indiquez dans votre annonce les dispositifs de sécurité installés. Cela peut être un argument rassurant pour les locataires, et un élément de valorisation de votre hébergement.
Qualité de l’eau et aménagements
La sécurité ne se limite pas seulement à l’accès à la piscine. D’autres éléments doivent également être pris en compte :
- La visibilité du fond du bassin est obligatoire : l’eau doit être suffisamment claire pour permettre de voir le fond à tout moment.
- Les sols des zones “pieds nus” doivent être antidérapants afin de limiter les risques de chute.
- L’entretien de l’eau doit être régulier et fait l’objet de contrôles par l’Agence Régionale de Santé (ARS).
- La profondeur des pataugeoires destinées aux enfants ne doit pas dépasser 40 cm.
- Les toboggans, s’ils mesurent 2 mètres ou plus, doivent être équipés de mains courantes et d’une zone d’attente sécurisée.
- Les plongeoirs de plus d’un mètre de hauteur sont interdits.
Les systèmes de circulation de l’eau, tels que les skimmers ou les prises d’aspiration, doivent être installés en quantité adéquate et conçus de manière à ne présenter aucun risque pour les personnes dans le bassin.
De plus, toutes les installations hydrauliques, qu’il s’agisse des systèmes de récupération d’eau, des rigoles ou encore des équipements produisant des vagues, doivent impérativement être équipées d’un dispositif d’arrêt d’urgence facilement accessible, de type bouton « coup de poing ».
Pour les espaces de jeux aquatiques spécialement conçus pour les enfants, la qualité de l’eau doit répondre aux mêmes exigences sanitaires que celles imposées aux piscines traditionnelles. Toutefois, en ce qui concerne le traitement de l’eau, l’Agence Régionale de Santé (ARS) précise que l’ensemble du volume d’eau présent sur ces aires doit être entièrement filtré en l’espace de 30 minutes.
Quelques chiffres préoccupants
- En été, plus de 1 400 noyades accidentelles sont recensées en France, dont 1 sur 4 en piscine.
- Les enfants de moins de 6 ans représentent une part importante des victimes. Un enfant peut se noyer dans seulement 20 centimètres d’eau, et en moins de 3 minutes, en silence.
Un dispositif de sécurité ne remplacera jamais la surveillance active d’un adulte.